Avavav second chapitre

Après avoir fait s’écrouler ses mannequins sur le podium de la Fashion Week de Milan en septembre dernier, dans le but de commenter la « superficialité de la mode », la marque florentine Avavav étonne une nouvelle fois la sphère mode. Sa créatrice, Beate Karisson, a, pour l’automne-hiver 2023, décider de se pencher sur une nouvelle facette du luxe : son sérieux. Ici, les spectateurs ont pu voir les vêtements des mannequins Avavav sur le podium être intentionnellement arrachés.

Baptisée « Fake it till you break it », la collection a exploré le concept de la honte dans le contexte de la qualité et de l’artisanat, et la vulnérabilité qui en découle.

« Je me suis demandée pourquoi le luxe est si sérieux. Est-ce parce que nous nous efforçons d’être parfaits ? La mauvaise qualité peut-elle encore être luxueuse ? La dernière collection portait sur le maintien d’une fausse projection de richesse et l’échec personnel de perdre la face lorsque cette illusion s’effondre.

Je suis toujours sur ce thème, il y a quelque chose de très intéressant dans la honte et ce qui se passe lorsque nous sommes vulnérables. Je me suis demandé quelle était la chose la plus embarrassante qui puisse arriver à une maison de mode et je me suis dit que la rupture des vêtements pourrait être cette chose », a expliqué Karlsson.

« Les anciennes maisons de tradition définissaient le luxe comme un style de vie élégant, de haute qualité et sérieux. Aujourd’hui, le luxe est en train d’être redéfini. Pour moi, il s’agit plutôt d’une attitude. En 2023, le luxe pourra être constitué de baskets Balenciaga usées, de survêtements coûteux ou de manteaux en lambeaux recyclés. (…) Je voulais créer un moment de gêne et de honte pour voir si cela peut coexister avec le luxe, voire le générer. »

Crédits image : Avavav