Champagne Telmont & Ludovic du Plessis

Champagne Telmont & Ludovic du Plessis brisent les codes
Pas d’emballage, une bouteille plus légère, la fin du fret aérien : comment le choix du positionnement d’une Maison de champagne de luxe guide-t-il les décisions en matière de bouteilles, d’emballages et d’étiquettes ? Ludovic du Plessis, PDG du Champagne Telmont depuis 2020, qualifié de « change maker » de la région, explique.
Si certains critiquent ses méthodes dérangeantes, Ludovic du Plessis les balaie d’un revers de main. En fait, le PDG du Champagne Telmont est ravi. « Nous cassons le moule. C’est pourquoi nous sommes considérés comme les enfants terribles, les perturbateurs de la Champagne », déclare-t-il. « Nous sommes plutôt des agents de changement. Nous ne sommes pas là pour faire des histoires : nous sommes là pour apporter des changements positifs et partager nos initiatives avec d’autres afin de faire évoluer la Champagne dans le bon sens. Le projet est sérieux. Il apporte une perturbation positive. »
Objectif : Net positif d’ici à 2050
Le projet s’est concrétisé en 2021 sous la forme d’un programme que M. du Plessis appelle « Au nom de la terre ». L’objectif est d’être « climatiquement positif » d’ici 2030 et « net positif » d’ici 2050. « Cela signifie réduire notre empreinte carbone de 90 % d’ici à 2050. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous voulons respecter les accords de Paris visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré », explique-t-il.
Zéro emballage & bouteilles allégées
L’autre préoccupation de M. Du Plessis, ce sont les paquets cadeaux. « Nous devons nous en débarrasser », déclare-t-il.
« C’est au cœur de notre combat, car le meilleur emballage, c’est l’absence d’emballage. Nous brisons les codes. Je m’y attelle car cela permet de réduire de 8 % l’empreinte carbone de chaque bouteille produite ».
Et il peut être satisfait de ses efforts : « Les ventes sont en hausse aux États-Unis, au Japon et en France », affirme-t-il. Plus de 200 000 bouteilles ont été expédiées en 2022, dont 80 à 85 % à l’export. « La nouvelle génération ne cherche pas de coffrets cadeaux, mais le vrai luxe, la simplicité, la transparence et l’authenticité. Elle veut acheter du vin, pas un coffret cadeau ».
La Maison de champagne a fait trois choix concernant la bouteille elle-même. Le premier a été de ne plus utiliser de formats spéciaux. « C’est une hérésie écologique, nous ne pouvons pas nous le permettre », affirme le PDG, conformément à sa mission. La seconde décision a été de passer de la traditionnelle bouteille de champagne de 835 grammes à une bouteille de 800 grammes. « Nous avons fait le choix de réaliser un premier test sur 3 000 bouteilles, et ce fut un succès. Du coup, nous produisons 30 000 bouteilles cette année, 150 000 en 2024, 250 000 l’année suivante, etc. C’est quelque chose que nous ferons progressivement. Les premières bouteilles seront sur le marché en 2025, car notre Réserve Brut est vieillie pendant trois ans », explique-t-il. « Verallia est un partenaire de longue date : nous sommes très fiers d’être la première marque avec laquelle ils peuvent tester ce type de bouteille. »
La troisième décision a été de supprimer les bouteilles transparentes. « Elles contiennent 0 % de verre recyclé, alors que la bouteille verte contient 87 % de verre recyclé. Rien qu’en faisant cela, vous réduisez l’empreinte carbone de 20 % ».

Les étiquettes qui apparaissent sur les bouteilles de champagne classique doivent être désirables sans compromettre le positionnement ou la traçabilité. M. Du Plessis explique que pour Telmont, cela signifie « numéroter toutes nos étiquettes. C’est une carte d’identité du vin. C’est la recette de l’année. C’était une nouveauté en Champagne. D’autres marques commencent à nous emboîter le pas, ce qui est formidable », se réjouit M. du Plessis. La dernière innovation est la personnalisation. Les étiquettes peuvent désormais être imprimées à la demande, jusqu’à trois lettres.
Greener transport
Telmont s’attaque également à l’aspect logistique de l’activité. « Nous avons cessé d’utiliser le fret aérien pour expédier les bouteilles. Nous avons passé en revue l’ensemble de notre pool de transporteurs et retenu ceux qui présentaient les meilleurs bilans en matière de RSE. Nous n’utilisons que le fret routier et maritime, et notre flotte est entièrement composée de véhicules 100 % électriques. Nos tracteurs ne fonctionnent qu’au biocarburant et nous nous déplaçons tous à vélo », explique M. du Plessis.
« D’ailleurs, la première fois que je suis arrivé à Damery, ce n’était pas dans une Mercedes avec chauffeur, mais sur mon vélo Brompton », se souvient-il. « Mon équipe et moi-même nous y rendons maintenant trois fois par semaine à vélo depuis la gare d’Épernay : c’est un trajet de 25 minutes, qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il fasse beau. »
Au Nom de la Terre : l’engagement donne naissance à un collectif
La Maison de champagne crée un collectif. Baptisé Telmont : Au nom de la Terre, il regroupe des personnalités qui ont montré leur engagement pour la préservation de l’environnement, comme le skipper Romain Pillard, des chefs étoilés comme Florent Pietravalle, le pêcheur Mathieu Chapelet, des vignerons et d’autres professionnels qui croient en ce projet. Leur objectif est de partager les bonnes pratiques et de convaincre les autres de suivre leur exemple.
Crédit images : courtesy of Champagne Telmont

Champagne Telmont : la Maison de Champagne de luxe, dirigée par Ludovic du Plessis, met en avant une démarche toujours plus responsable.
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