Le créateur de maison de mode est-il aujourd'hui réellement libre de créer?

La semaine dernière avait lieu la Fashion Week Printemps Été 2019 à Paris. L’occasion de revenir sur ce qui nous a marqué lors des défilés de cette saison. En premier lieu le très attendu défilé Céline d’Hedi Slimane : celui-ci avait déjà fait parler de lui en supprimant l’accent de Céline cet été puis en donnant une interview fleuve au Figaro le 25 septembre alors qu’il est si discret habituellement. Celui-ci déclarait «Pourquoi renoncerais-je à ce qui me définit ? Devenir quelqu'un d'autre au prétexte que ce que j'ai fait par le passé a été digéré, ou imité? ». "On n'entre pas dans une maison de couture pour imiter celui qui vous a précédé. » Une déclaration qui nous a interpellé sur deux thèmes d’actualité : d’une part la place du créateur dans une maison de luxe historique. Doit-il faire perdurer la tradition, réinventer ce qui a été fait, ou innover? D’autre part, un créateur qui possède sa propre vision, son style peut-il faire changer les codes d’une marque au prisme de son identité ou a t-il le devoir de s’effacer au profit de l’ADN, de l’histoire de la marque pour laquelle il crée? Il est naturel qu’un créateur possédant sa marque à l’instar de Jean-Paul Gaultier ait une liberté de ton plus grande. Pourtant, certaines maisons ont offert une liberté totale à des créateurs pour relancer leur marque afin qu’elle corresponde aux attentes de l’époque. C’est le cas de Gucci avec Alessandro Michele qui a métamorphosé la marque ou d’Olivier Rousteing chez Balmain qui a fait oublier Pierre Balmain. Les créateurs deviennent des stars au même rang que les acteurs de cinéma, ils fascinent, on leur consacre même des émissions («Profession: créateur» sur Canal+). Mais le créateur est-il réellement libre quand il est soumis aux lois du marché ? Business et création sont de nos jours intimement liés : selon Olivier Rousteing, aujourd’hui il faut créer et vendre. Nous nous sommes également intéressés à la scénographie grandiloquente des défilés qui raconte une histoire, à l’instar de Balenciaga ou Chanel qui recrée une plage artificielle au Grand Palais. Enfin nous évoquerons les teasings de collaborations exclusives pendant les défilés avec le cas de Nike.

 

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Ce qu’il fallait retenir de la Fashion Week Spring Summer 2019

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